Abondamment développé par le Comité Professionnel de Développement des Industries Françaises de l’Ameublement et du Bois depuis plusieurs années, le bois reprend ses droits ancestraux dans notre ère de modernité ultra numérisée.
Selon l’organisation EUROCODES, la durée de vie des constructions bois est identique aux compositions mixtes de maçonnerie armée, soit un minimum de 50 ans dans les NF DTU. Pour les risques exposés, fongicides et insectes, les techniques de traitement procurent une protection permanente.
En zone Europe, tous territoires concernés, la norme CTB.B+ présente toutes les certifications mécaniques et biologiques des produits du bois.
Depuis le Grenelle de l’environnement en 2007, le bois est largement vanté pour ses qualités environnementales : un mètre cube de bois transformé pour la construction stocke environ 400 k de CO², alors que la fabrication du béton armé émet plus de 300 k, soit un solde de 100 k négatif pour moins de gaz à effet de serre (objectif COP 26 GLASGOW). Mais ce sont les propriétés mécaniques du bois qui se rappellent aux ingénieurs dans les études de recherche fondamentale ; ces qualités intrinsèques, ainsi que les nouvelles techniques d’assemblage ou de traitement, laissent augurer des applications en mécanique de haute précision, en robotique, en électronique ou en chimie fine, jusqu’ici réservées à des matériaux high-tech très en vogue souvent issus de la pétrochimie.
Dans les colloques scientifiques, certains se prennent désormais à envisager le bois comme matériaux du XXIème siècle. Au-delà de ses avantages esthétiques et environnementaux évidents, le bois affiche des propriétés remarquables, son rapport résistance mécanique sur le facteur densité est huit fois supérieur à celui de l’acier. Des qualités qui tiennent au cahier des charges infernal imposé par dame nature depuis des millénaires, à savoir : projeter des masses considérables de matière à parfois plus de 50 m de hauteur le long d’une structure élancée capable de résister à de redoutables conditions climatiques et agressions biologiques durant plusieurs siècles, tout en assurant une batterie de fonctions vitales, comme la circulation verticale de la sève, prouesse technique qui serait difficile et couteuse à réaliser par une ingénierie industrielle.
Les promesses du nanobois
La nanocellulose que l’on parvient à extraire massivement de la pulpe de bois depuis quelques années, se présente sur deux formes : des cristaux et des fibres. Les nanofibres ont des qualités protectrices idoines pour les emballages alimentaires, des propriétés structurelles idéales pour piéger d’autres molécules et les restituer, affichant surtout de fortes capacités de stabilisation d’émulsions pour des produits habituellement issus de l’industrie chimique. Enfin, à la différence des autres nanomatériaux, ce polymère de glucose ne pose pas de problème sanitaire, plusieurs études menées sur des larves de poisson montrent une toxicité négligeable, comparable à du sel de table.
Un futur bois armé imputrescible, partenaire d’avenir pour le bâtiment
Les idées ne manquent pas pour améliorer les performances en tablant sur de nouveaux modes d’assemblage, en restructurant le bois et en purgeant ses défauts, afin de créer un « bois armé » imputrescible.
Des choix hybrides, bois, béton, acier rendront les constructions durables et responsables dans un temps long aux défis multiples.
Jean Claude FABRE
(D’après un reportage Sciences & Techniques – Science & Vie mai 2017)